Palaeos: Palaeos La Vie sur Terre
LA VIE SUR TERRE La Vie




La Signification de la Vie


But natheless, whil I have tyme and space, 
Er that I ferther in this tale pace, 
Me thynketh it acordaunt to resoun 
To telle yow al the condicioun 
Of ech of hem, so as it semed me, 
And whiche they weren, and of what degree, 
And eek in what array that they were inne ...
 

Chaucer, Canterbury Tales: Prologue.

Cette section est le cœur de Palaeos. Il nous faut bien commencer quelque part, et nous avons opté pour les débuts de la vie sur Terre. Si nous trouvons le temps pour cela, nous ajouterons un jour des sections sur la définition de la « vie » et les différentes manières dont elle a pu apparaître. Cela dit, ce genre de traitement systématique ne correspond pas exactement à ce qui est visé par ce site (voir, infra, le But de la Vie).  Alors, autant aborder sans plus attendre le vif du sujet.

En gros, nous suivrons le modèle d’évolution des « Trois Domaines », ne serait-ce que par commodité.  Selon ce modèle, les formes de vie les plus anciennes et les plus basiques sont les Archaea : des organismes unicellulaires relativement simples et principalement chemautotrophes. Ces organismes existent encore de nos jours, le plus souvent sous la forme d’« extrémophiles » vivant dans des environnements difficiles, toxiques, et utilisant une vaste batterie d’adaptations métaboliques aussi astucieuses que diverses afin de survivre dans des conditions à première vue impossibles.  

À partir des Archaea se développent deux groupes assez différents, les Eubacteria et les Eukarya. Les Eubacteria sont aussi des organismes unicellulaires, mais dotés de parois cellulaires complexes impliquant une biochimie suffisamment particulière pour nous permettre de conclure, si ce n’est avec certitude, du moins avec une confiance modérée, qu’ils forment un groupe naturel.  Ils incluent les organismes auxquels nous donnons généralement le nom de bactéries, et aussi les algues bleues et vertes.  Les Eukarya incluent tous les organismes dont les cellules sont dotées d’un noyau, c’est-à-dire dont l’ADN est muré dans un compartiment cellulaire séparé. Là encore, cette caractéristique est assez marquante pour que l’on soit raisonablement certains que les Eukarya descendent tous d’un unique ancêtre commun, à rechercher probablement chez les Archaea.  Les eukaryotes peuvent être des organismes unicellulaires (comme Amoeba ou Paramecium), des organismes multicellulaires (comme les chênes ou les humains), ou présenter un quelconque stade intermédiaire d’organisation (comme les éponges ou les myxomycètes).  

Trois sortes d’organismes multicellulaires évoluent à partir des Eukarya : les plantes (Chlorobionta), les Fungi, et les animaux (Metazoa).  Originellement, les animaux présentent une symétrie radiale, comme une simple méduse, ou une absence totale de symétrie, comme les éponges.  Toutefois, à un certain moment entre 600 et 700 millions d’années avant notre ère, certains animaux (les Bilateria) se dotent d’une symétrie bilatérale.  Cela peut sembler trivial, mais il s’agit d’une avancée des plus significatives.  En premier lieu, la symétrie bilatérale permet la segmentation du corps en différentes sections, de façon à ce que des segments différents puissent se spécialiser dans l’exécution de fonctions distinctes.  Cela n’a pu aller sans l’évolution d’un mode de régulation génétique entièrement nouveau, du fait que les gènes doivent opérer différemment selon le segment dans lequel ils sont logés. C’est beaucoup plus compliqué que le développement d’une éponge ou d’une méduse.  

Deux modes de développement évoluent à partir du plan bilatérien de base. Cela nous emmène un peu plus loin en biologie du développement que nous ne le souhaitons pour le moment. Il suffira de noter que l’on distingue deutérostomes (échinodermes et chordés) et protostomes (à peu près tout le reste). Les chordés incluent les vertébrés, dont nous faisons partie. Puisque nous sommes des vertébrés, ce groupe a toujours occupé une place à part dans notre esprit, et l’on parle d’« invertébrés » pour désigner l’ensemble des métazoaires non vertébrés. Nous resterons fidèles à cette tradition de chauvinisme phylogénétique, pour des raisons de commodité, à moins que quelque brachiopode ou autre ver priapulidé n’en vienne, s’il en a l’occasion, à émettre une quelconque objection. 

Finalement, il est important de rappeler que ce site, de même que la vie, n’a pas été planifié.  Il a grandi et a évolué.  Il est né et, un jour ou l’autre, nous nous en lasserons et il mourra.  Il pourrait se révéler utile, mais n’a pas de mission sacrée pour le justifier, seul valant le plaisir de le créer. Par conséquent, si vous voulez quelque chose de pleinement détaillé et organisé, vous pouvez toujours tenter votre chance à l’Arbuste de la Vie.  Palaeos est … différent.

ATW041029.  Traduction © Félix Landry 050817


La Vie en Faits


Les cladogrammes, ou « arbres de la vie », sont des schémas phylogénétiques appropriés pour les métazoaires (eukaryotes multicellulaires), mais ils peuvent se révéler trompeurs dans le cas d’autres organismes.  Néanmoins, il nous faut bien quelque chose comme une feuille de route, et les cladogrammes présentent l’avantage considérable de pouvoir être testés.  Le schéma suivant équivaut plus ou moins à une carte du monde en trois couleurs n’esquissant que quelques uns des principaux continents.  Bien que nous ayons prétendu commencer par la « Vie » la plus basale, nous connaissons si mal les toutes premières formes de vie que nous commencerons par LUCA, le Dernier Ancêtre Commun Universel [Last Universal Common Ancestor, en anglais]. LUCA, quoi qu’il ait pu être, est l’arrière-arrière-arrière- … grand-père de tout un chacun.  Tout comme Adam et Ève dans la Bible, LUCA, vraisemblablement un organisme unicellulaire asexué, a eu au moins deux rejetons, l’un ayant ensuite donné naissance aux Eubacteria (celles que nous appelons couramment bactéries), et l’autre aux Archaea (d’étranges bactéries extrémophiles) et aux Eukarya (les organismes dont les cellules ont un noyau séparé, nous y compris). C’est, bien sûr, une vision des plus simplistes.  Mais il faut bien commencer quelque part.  Un diagramme très simplifié ressemble à cela :

VIE
|
Bacteria (LUCA)
|--Eubacteria
`--+--Archaea
   `--Eukarya
      |--Chlorobionta (plantes vertes)
      `--+--Fungi
         `--Metazoa (animaux)
            |--Deuterostomia
            |  |--Echinodermata
            |  `--Vertebrata
            `--Protostomia
               |--Mollusca
               `--Arthropoda

À ce niveau, il y a beaucoup d’incertitudes. Les Fungi sont-ils plus étroitement apparentés aux animaux (Metazoa) qu’aux plantes ?  C’est assez probable. Les eukaryotes sont-ils vraiment proches des Archaea, ou dérivent-ils des Eubacteria, ou encore d’une quelconque fusion des deux ?  Pour l’instant nous n’en savons rien. Nous nous attendons à changer fréquemment d’avis.

ATW040914, modified ATW050513.  Traduction © Félix Landry 050817


Le But de la Vie


Franchement, nous sommes moins inquiets à l’idée de nous planter qu’à celle de rester sur la touche.  Les discussions sur ce site sont de qualité, de format, de pertinence et de style assez variables.  Cela ne nous inquiète pas non plus.  Au fur et à mesure que ce site se développait, nous avons appris que la paléontologie sur internet est dominée par deux groupes : les vulgarisateurs et les scientifiques académiques.  Là où les premiers tendent à tout réduire à une uniformité colorée mais sans saveur ni consistance, les seconds tendent à être paralysés par le souci du détail.  C’est une position intermédiaire que nous visons, sans éviter les problèmes difficiles et techniques, ni oublier l’incertitude inhérente à tout propos concernant le passé lointain.  À la vérité, nous ne dirigeons à peu près pas le navire, et nous préférons passer d’un sujet à l’autre, d’une manière qui peut faire penser à une course d’autos tamponneuses.  Nous ne nous attribuons pas la mission d’enseigner ou de fournir un guide définitif.  Notre tentative consiste plutôt en une exploration du monde, au cours de laquelle nous soulevons des roches juste pour voir ce qu’il y a en dessous.

Cela dit, c’est peut-être bien ça, le but de la vie.

ATW030329.  Traduction © Félix Landry 050817.  


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derniere révision ATW050513
traduction Félix Landry 050817
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